Témoignages d'accompagnateurs

Pourquoi participez-vous à La Main à La Pâte ?

 

A quoi peut être utile une scientifique du CNRS, qui prend sa retraite ?  De mon point de vue à faire bénéficier de son expérience de physicienne (expérimentatrice) aux enseignants et à leurs élèves.

C’est à présent la 3ème année que j'interviens dans plusieurs classes de maternelle et de primaire à Paris.

 

Je partagerais volontiers l’histoire sur l’air et les bulles (Grande section de maternelle, Cours Préparatoire)

 

On donne un ballon de baudruche à chaque enfant. Que faire avec le ballon ? Après discussion et essais divers, tous les ballons sont gonflés, certains à la bouche d’autres avec une pompe à vélo. Qu’a-t-on mis dans le ballon pour le gonfler ?  « Rien » ou « de l’air, du vent », répondent les enfants.

 

Peut-on faire ressortir ce qu’on a mis ? « Oui ». Chaque binôme dégonfle son ballon : qu’avez-vous vu ? « Rien». Qu’avez-vous entendu : « du bruit, du vent ». Qu’avez-vous senti ? « De l’air, du vent ». Alors qu’y avait-t-il dans le ballon ? La réponse oscille entre « de l’air » ou « du vent ». Eh bien vous avez tous raison. Stupeur. Parce que le vent c’est de l’air qui bouge.

 

Et si vous dégonfliez maintenant le ballon dans l’eau ? Et à partir de là, c’est la féerie des bulles.  Des bulles de quoi ? « Des bulles d’eau » ! Il a fallu deux séances pour que les enfants comprennent que les bulles sont associées à l’air. Donc qu’on parle de bulles d’air. Ils ont cherché le trou dans une chambre à air, ils ont trouvé l’air dans un flacon fermé, ouvert, dans la salle de classe, dans une éponge, dans du sable… avec les bulles. Et tout à la fin, ils ont insisté pour que je souffle, tout comme ils venaient de le faire, dans une paille pour faire des bulles « parce que toi aussi, tu as de l’air dans ton corps ».

 

                                                                                                                       Nicole, ESPCI 84, avril 2012

 

 

Je garderai un excellent souvenir de cet accompagnement scientifique qui m’a permis de travailler avec des enfants, de leur apporter des connaissances tout en les adaptant à leur niveau.

 

Je pense que cet accompagnement scientifique permet aux enseignants de formation littéraire de se lancer dans les sciences mais également à tous les enseignants d’avoir la possibilité de faire travailler les enfants en groupe et de faire plus d’expériences. En effet, il est plus simple de gérer les groupes d’expérience à deux dans la classe, il y a moins d’enfants en attente.

 

De plus, ce projet est tout aussi enrichissant pour l’étudiant que pour les élèves.

Il semblerait que ce soit une bonne façon de réintroduire les sciences à l’école primaire et de permettre à de futurs enseignants de s’assurer qu’ils ont choisi le bon métier. Si c’était à refaire, je le referai sans hésiter.

 

                                                                                                            Delphine, ESPCI 129, décembre 2011

 

 

Je viens de finir ma huitième séance en maternelle.

Pour le moment, nous avons fait avec l'institutrice deux projets de quatre séances sur les aimants et sur
l'électricité, qui ce sont tous les deux très bien passés.

 

En fait, l'institutrice refait même les séances avec l'autre classe de grande section de l'école, ainsi que d'autres projets plus courts et moins "scientifiques". Et comme elle affiche ce qu'on fait dans le couloir, le directeur et les parents sont au courant et sont très intéressés.

 

De plus, nous avons réussi à faire quelque chose de plus interactif sur le second projet. Nous avions peur qu'en gardant la classe en grand groupe cela devienne vite intenable (à 5 ans, les élèves se concentrent rarement plus de quelques minutes), mais finalement ça se passe très bien. Alors qu'au départ c'était nous qui leur donnions des instructions, nous laissons beaucoup plus de temps aux enfants pour avancer leurs idées en classe entière avant de les remettre en petits groupes, et cela s'avère très fructueux.

 

                                                                                                                          Cyrille, ENS, février 2012


Témoignages d'enseignants

Pourquoi avez-vous fait appel à un accompagnateur scientifique ?

 

Très peu formé en sciences, (formation littéraire) j'étais un peu "effrayé" par l'enseignement des sciences. Je désirais trouver une façon de les enseigner motivante pour moi, mais surtout pour les élèves.

  • Par intérêt personnel pour la démarche scientifique
  • Pour une mutualisation des compétences afin de construire des projets concrets
  • Parce que les activités scientifiques conduisent réellement à la construction de la pensée chez les élèves.
  • Pour une meilleure "maîtrise" des concepts scientifiques et une meilleure gestion de classe, notamment lors des expériences et du travail de recherche à plusieurs riche en interactions avec les élèves
  • La discussion accompagnateur - enseignant permet de recadrer le projet d'expérimentations et de l'approfondir
  • Afin d'être guidée dans la rigueur imposée par la démarche scientifique
  • Pour diversifier et renouveler mon enseignement

                                                                                                                                 Décembre 2011

 

 

Voilà maintenant 7 ans que j’enseigne à Paris. J’ai toujours trouvé difficile d’aborder les sciences en mettant les élèves en situation de recherche. Les séquences proposées dans les manuels ne me convenaient pas, car les élèves ne pouvaient pas entrer dans une démarche d’investigation.

 

Ma formation à l’IUFM, m’a incité à mettre les élèves en situation. Lorsque j’ai vu le projet proposé par l’ASTEP, j’ai été immédiatement séduite par leur approche. De plus, travailler en partenariat avec un « expert » me donnait  confiance pour aborder certaines notions qui sont loin d’être évidentes pour moi.

 

J’ai eu la chance de pouvoir travailler avec un accompagnateur à la retraite, dont l'emploi du temps est plus souple. Rapidement, nous nous sommes mis d’accord sur le thème à proposer aux élèves : l’électricité. et avons élaboré  l’enchaînement des séances. Les élèves apprécient beaucoup ce travail en tandem avec l’accompagnateur qu’ils sollicitent autant que l’enseignant. Nous avons organisé nos séances en fonction de nos disponibilités respectives.

 

Ma motivation pour l’enseignement des sciences est maintenant bien plus importante. Nous n’avons pas peur, ensemble, de tester de nouveaux dispositifs, de mettre les élèves en situation de recherche et de manipulation.

 

Après cette première expérience très riche, mes collègues me sollicitent pour travailler avec eux et les orienter. Ils voient par eux-mêmes la motivation, voire parfois l’excitation, des élèves et cela leur donne envie d’essayer à leur tour avec leur classe. Je reconduirai  l’année prochaine ce type de dispositif, car l’expérience est plus que positive pour les élèves et moi-même !

 

                                                                                                                    Isabelle, Paris 12ème, Avril 2012